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ISEG ONE : Nicolas Florian, maire de Bordeaux, en conférence à l’ISEG Bordeaux

ISEG ONE : Nicolas Florian, maire de Bordeaux, en conférence à l’ISEG Bordeaux

L’ISEG et la mairie de Bordeaux, c’est une histoire qui dure ; Alain Juppé a inauguré pas moins de 4 campus IONIS à travers la ville ! Nicolas Florian nous a fait l’honneur de sa présence en répondant à l’invitation de l’ISEG à débattre sur le phénomène “Bordeaux”.

Le maire a répondu avec passion aux questions des deux étudiants de 3e année de Bachelor Marketing et Communication, Elise Gonçalves et Thibault Laporte, en charge de l’animation.

Il y a 110,000 étudiants à Bordeaux. Vous êtes le Bordeaux de demain ! – Nicolas Florian

« Il faut vivre sa ville pour être maire »

Avec des origines Lot et Garonnaises et une carrière entièrement Bordelaise, l’enracinement local de Nicolas Florian est indéniable. Il a toujours refusé les propositions qui l’auraient éloigné de la capitale Girondine et il ne le regrette pas un seul instant.

« Je me sens bien à Bordeaux, j’aime ma ville, mon territoire ».

L’homme a vu sa ville évoluer. La « Belle Endormie » d’hier est aujourd’hui une ville attractive, plébiscitée par les investisseurs et les touristes, qui rayonne dans le monde ! Bordeaux est une ville dans laquelle il fait bon vivre. Son climat modéré et la proximité de l’océan sont ses premiers atouts.

Selon Nicolas Florian, trois défis de taille restent encore à relever : mobilité, logement et emploi !

Favoriser la mobilité douce, un enjeu capital pour la ville

Aujourd’hui, se déplacer à Bordeaux relève du parcours du combattant. Les axes principaux sont congestionnés, le stationnement est impossible. Nicolas Florian souhaite concentrer ses efforts sur la mobilité douce. La ville veut encourager et faciliter l’utilisation du vélo : stationnements dédiés et multiplications des voies cyclables sont la priorité ! Un projet de création d’une voie dédiée aux vélos, parallèle aux boulevards, est à l’étude.

Logement : faire revenir les populations modestes et les étudiants en centre-ville

En 2010, le prix moyen d’un logement neuf était de 2,700€ le m2 ; 10 ans après, il est de 4,700€  alors que le salaire moyen à Bordeaux est de 1,800€ !

Ces tarifs sont encore perçus comme attractifs par les nouveaux arrivants, mais ils posent problème aux locaux. Pour contrer cette inflation hors de contrôle, Nicolas Florian souhaite contraindre les promoteurs immobiliers à un prix de vente maximum de 3,000€ le m2 et imposer un ratio minimum de 50% de logement social sur tous les nouveaux développements.
Quant à la location, il manque et en particulier en centre-ville, des logements étudiants ou pour jeunes actifs. Se loger en CDD ou en période d’essai est quasi mission impossible. Deux pistes sont explorées par Nicolas Florian : le développement des baux précaires et une maîtrise des logements « Airbnb ». En imposant la règle « un logement Airbnb = un logement en marché libre » aux propriétaires, près de 900 logements ont été récupérés !

Le problème du logement pèse aussi sur le recrutement et le développement des entreprises locales. En effet, de plus en plus de candidats déclinent une offre d’emploi à Bordeaux par manque de logement sur la métropole. C’est donc une priorité de la mairie.

« Bordeaux doit capitaliser sur ses filières d’excellence »

La filière viticole est l’une d’entre elles et elle fait la fierté de toute la région. Malheureusement, nos bouteilles transitent par le port de Rotterdam car nous sommes pour le moment incapables d’exporter depuis notre port. Il est indispensable d’exploiter le potentiel du Port Autonome de Bordeaux et d’y développer l’activité de tonnage. Nicolas Florian identifie ainsi le fleuve comme un axe majeur de développement : pour le transport, le tourisme, le commerce. « Le fleuve doit être un lieu de vie, un lieu de desserte ! » En terme de logistique, tous les efforts doivent être mis pour désenclaver Bordeaux et qu’elle rayonne à 360° !

« Bordeaux fait partie des villes qui créent le plus d’emplois »

Bordeaux est riche de ses habitants, femmes et hommes et riche de ses jeunes. Il faut s’assurer qu’ils soient formés et adaptés aux attentes du marché de l’emploi.
Nicolas Florian voit régulièrement des entreprises qui peinent à recruter. C’est tout l’enjeu de la région : il faut développer des filières de formations adaptées aux besoins des entreprises locales !

Bordeaux est attractif sur les métiers intellectuels, sur la créativité. Mais il y a un grand déficit sur les métiers de la main, il faudrait plus d’écoles d’ingénieurs !

Alors, Bordeaux a-t-elle les moyens de rayonner durablement ?

Bordeaux est riche de qualités endogènes : un cadre préservé, un climat favorable, une vie sociale apaisée et une agréable proximité avec l’océan. Mais ce n’est pas suffisant. L’accessibilité de la ville et notamment l’effet TGV ramenant Bordeaux à 2h04 de Paris, a été un booster d’activité. Le quartier Euratlantique en est la preuve, 1 million de m2 de surface d’activités à deux pas de la Gare Saint-Jean. D’autres projets permettraient de faciliter encore plus ces échanges. Pour les connections avec le Sud ? L’Est ? Sans oublier un aéroport en croissance permanente !

Pour conclure, Nicolas Florian nous livre sa définition de l’attractivité : c’est d’attirer les jeunes et de les garder.  Si après avoir découvert le monde, les étudiants reviennent à Bordeaux, alors mon pari sera gagné !

Retrouvez toute l’actualité de l’ISEG Bordeaux ici.

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