Mardi 10 octobre dernier, deux étudiantes de 5e année en MBA « Communication et Marketing RSE » de l’ISEG Nantes, ont eu la chance d’assister à une conférence sur le réchauffement climatique à la Cantine Numérique. Cette conférence était animée par François Gemenne, co-auteur du 6e rapport du GIEC. Cette prise de parole à permis à nos étudiantes de changer de regard sur la situation. Le réchauffement climatique a été présenté comme une situation systémique et non comme une crise. Il s’inscrit dans un contexte social et géopolitique mondial complexe. Découvrez les éléments qui ont provoqué le déclic chez Alice et Marion.
C’est quoi le GIEC ?
Le GIEC est le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat. C’est un lieu d’expertise qui synthétise l’état des connaissances sur le changement climatique et le rôle de l’activité humaine. Il publie des rapports scientifiques sur lesquels les États s’appuient pour trouver des accords dans la lutte contre le réchauffement. François Gemenne est un politologue et chercheur belge, enseignant vacataire à l’Institut d’études politiques de Paris et directeur de l’Observatoire Hugo dédié aux migrations environnementales à l’Université de Liège en Belgique. Co-auteur du sixième rapport du GIEC, il s’est spécialisé dans les questions de migrations environnementales et climatiques et dans les politiques d’adaptation au réchauffement climatique.
Comment comprendre le réchauffement climatique ?
Le changement climatique est irréversible dans le cadre du 21ème siècle…
Cette situation n’est pas temporaire, elle ne laisse pas la place à un retour en arrière possible. C’est pour cela que le changement nécessite une mise en place des mesures durables et choisies avec soin. Toutefois, plus nous attendons pour faire ces choix, plus ils sont limités.
Cependant, nous avons la possibilité de ralentir ce phénomène…
Le réchauffement climatique n’est pas un problème binaire mais un problème graduel. Chaque action, à chaque échelle fera donc une énorme différence dans la balance.
Bien que nous ne verrons pas le fruit de nos efforts.
En effet, le réchauffement climatique est causé par un problème de stock de CO2 dans l’atmosphère. Les effets des émissions émises sont décalés dans le temps mais également géographiquement. Cela signifie que l’augmentation moyenne des températures connues aujourd’hui sont les conséquences des émissions émises dans le premier quart du siècle dernier. Vous comprendrez donc que tant que nous n’aurons pas atteint la neutralité carbone, les futures générations connaîtront aussi une augmentation des températures. Ainsi, ce phénomène ne cessera pas tant que nous n’aurons pas atteint cette neutralité au niveau mondial. Nous sommes donc tous liés à l’échelle mondiale par la physique du climat dans un contexte géopolitique qui nous divise.
Où en sommes nous aujourd’hui ?
Autour du monde décarboné, nous n’en sommes qu’aux prémices de cette réflexion. De grandes questions restent aujourd’hui en suspens. Notamment sur le sujet de l’organisation de l’économie dans un monde décarboné, que ce soit à l’échelle de l’entreprise, nationale, ou encore mondiale.
Des questions d’ordre social se posent également. Dans un monde décarboné, les valeurs de notre société sont-elles durables ?
La liberté, l’égalité et la fraternité seront-elles porteuses de cette transformation ? Quelle est demain la place des libertés individuelles dans la gestion de ce problème collectif ? Imposer un maximum d’émission de CO2 identique à chaque foyer est-il judicieux quand ils n’ont pas tous les mêmes moyens ? Comment se maintiendra l’esprit de fraternité dans un monde multi-crise et où les actions ou inactions des gouvernements influenceront les températures à l’autre bout du monde ?
Mais comment agir efficacement et collectivement dans cette lutte ?
Notre mission en tant que communicant engagé, futur entrepreneur ou encore collaborateur est de sensibiliser nos parties prenantes. Expliquons quels sont leurs intérêts à agir dans la lutte du réchauffement climatique pour que cette cause ne desserve pas leurs intérêts personnels.
A la place de présenter le monde qui nous attend si nous n’agissons pas, une sensibilisation efficace passerait par une matérialisation ou une représentation du monde dans lequel nous souhaiterions évoluer pour répondre à ce problème. La difficulté est qu’il est très complexe d’atteindre un consensus social autour de la question du monde décarboné idéal, tant en matière d’attentes environnementales que sociétales.
L’incarnation de la lutte contre le changement climatique est donc nécessaire pour la faire avancer. C’est ici où la technologie et les Intelligences Artificielles peuvent y jouer un rôle majeur. Elles peuvent nous projeter dans le monde décarboné de demain. Utilisées à bon escient, elles nous permettraient de transformer « l’acceptation » de mesures bas carbone, en désir de contribuer à cette lutte. Ainsi, la massification des prises de conscience, des passages à l’action et donc des impacts de ces mesures, nous rapprocheraient de la neutralité carbone.
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